Notre histoire

Origines

La Frat de Nantes est née d’un mouvement d’origine protestante inspiré du Christianisme social. En 1871, Robert Mac All, un pasteur écossais récemment arrivé à Paris est interpellé par les ouvriers de Belleville, sous le choc de la répression versaillaise. Il crée à leurs côtés la Mission Populaire Evangélique de France (MPEF). Des « Fraternités » essaiment progressivement dans toute la France dans les années 1880.

C’est en mai 1884 que le mouvement se développe à Nantes et s’implante dans les quartiers populaires.

En 1905, avec la loi de séparation de l’Église et de l’État, le projet de la Fraternité de Nantes prend forme. En 1907, sous l’impulsion du pasteur Chastand, la Fraternité acquiert des locaux rue Amiral Du Chaffaut qu’elle baptise « Foyer démocratique ».

La Frat lance une première opération en 1908 : la création d’une « école de garde » pour les enfants livrés à eux-mêmes à la sortie de l’école quand les parents doivent assumer de longues journées de travail épuisantes 6 jours sur 7.

Puis en 1909, elle crée un coopérative ouvrière pour les femmes qui peuvent venir travailler avec leurs petits enfants dans une fabrique de brosses. Dans la foulée, elle crée une société de secours mutuel. Des activités diverses se développent : réunions de prières, mais aussi une antenne de la Croix Bleue, une société de gymnastique.

En 1912, un cercle ouvrier d’études sociales est constitué.

Voir l’article de Jean-Yves Carluer sur les premières salles d’évangélisation de la Mission Populaire à Nantes (1884-1907)

La première Guerre Mondiale

La guerre qui se déclare va ralentir les activités de la Frat. A la fin de la guerre, elle crée une école de mutilés pour réapprendre la vie aux blessés et les former à un métier compatible avec leur état.

A la fin de la guerre, alors que les politiques vont créer la « Société des Nations », les enfants de France sont invités à participer à l’opération « les enfants pour la paix ». Immédiatement la Frat de Nantes s’engage et crée la « Société pour l’éducation pacifiste de la jeunesse chrétienne ». A coté d’une éducation religieuse, à l’origine de son histoire, la Frat a le souci de promouvoir une véritable éducation citoyenne. Cercle d’études sociales et conférences pour les adultes, éducation à la paix pour les plus jeunes.

Mais le début des années 30 est marqué par une terrible crise économique ; chômage, problèmes de logement, problèmes de santé et alcoolisme toujours endémique.

La Frat est toujours du côté des plus pauvres. Elle prend en charge les enfants, les emmène en vacances. Elle crée un foyer pour des jeunes hommes isolés ; elle travaille toujours activement à sortir les hommes de l’alcoolisme. Elle popularise ses idées à travers de petits spectacles. Toutes les occasions sont bonnes : fête de la Paix, fête de fin de colonie, fête des jeunes, fête de Noël….

Le Front Populaire en 1936 stimule la Frat, toujours pionnière dans l’éducation populaire : sports, loisirs, théâtre… Ayant à sa disposition une des rares salles de cinéma de Nantes, elle propose des films ouverts à tous, dans le souci d’éduquer le regard et le jugement. Elle propose des conférences à la portée de tous pour éveiller les consciences démocratiques : « Impressions sur l’Allemagne hitlérienne », « Ce que j’ai vu et entendu en Italie fasciste »….

La seconde Guerre mondiale

La guerre qui arrive va, plus qu’en 1914, toucher les habitants de Nantes de plein fouet. La Frat, grâce à son petit journal l’Echo, se fait un lien entre les familles dont les hommes partent au front : rubrique des soldats mobilisés, prisonniers, tués ; envoi de colis.

Le scoutisme étant interdit, les jeunes de la Frat se regroupent dans « le feu sous la cendre ».
Après les bombardements, la Frat crée une garderie pour les enfants; elle accueille des réfugiés du Nord et de l’Est. Les gens étaient solidaires les uns les autres à travers la ville. La guerre a créé des liens.

Solidaire et engagée

La Frat ne vit pas en vase clos et elle a souvent joint sa voix à celle d’autres mouvements pour faire avancer des causes. Des 1909, le Pasteur Chastand s’engage à défendre la mémoire de Francisco Ferrer, anarchiste espagnol condamné à mort et exécuté pour sa dénonciation de l’oppression dont était victime le peuple. Puis dénonciation du fascisme et du nazisme avec beaucoup d’autres organisations nantaises ;

engagement pour la non-violence ; la solidarité internationale ; le problème colonial ; Guy Bottinelli, pasteur de la Frat de 1949 à 1963 a souligné que c’est la question de la décolonisation avec la guerre d’Algérie qui a le plus mobilisé la Frat. « Ce qui nous motivait, écrit-il, c’était la recherche de la justice : justice pour ceux qui revendiquaient une identité. »

Depuis sa création, la Frat n’a cessé de s’engager pour la justice économique et sociale.

Aujourd’hui, toujours accueillante et solidaire au service de la justice

Solidement ancrée à Nantes depuis plus d’un siècle, la Frat représente un lieu accueillant pour les gens du quartier, pour des travailleurs en réinsertion comme pour tous ceux qui vivent dans la précarité. Échanges autour d’un petit déjeuner, équipement en vêtements, matériel pour les enfants, distribution alimentaire, utilisation (avec aide si besoin) d’un ordinateur pour des démarches diverses, alphabétisation, hébergement pour des hommes seuls…

la Frat’ continue d’être un témoignage vivant de la solidarité avec les personnes de nationalités, de cultures, d’origines sociales et de religions différentes.

Elle favorise en son sein des activités permettant à des personnes très différentes de se rencontrer.
Des amis de la Frat alimentent régulièrement la collectivité en vêtements, en livres, en objets divers.
Tout cela ne peut vivre que par l’engagement de nombreux bénévoles qui sont souvent présents
depuis longtemps au service d’une action qui leur apporte autant que ce qu’ils  peuvent donner.

Tous ont le souci de rendre la terre habitée, habitable et fraternelle.

En poursuivant la navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation des cookies.

En savoir plus
Accepter