Amandine vient de passer deux mois à la Frat’ dans le cadre de la formation d’éducatrice spécialisée qu’elle suit à Angers. Elle a pu découvrir un milieu qu’elle ne connaissait pas et s’est rapidement adaptée au rythme de la Frat’.
Elle a participé à de nombreuses activités : accueil des habitués de la Frat’, aide numérique, enquête dans le quartier, coup de pouce à l’aide alimentaire, alphabétisation, tri des dons de vêtements…
C’est elle qui a accueilli un matin un couple exténué avec lequel il était très difficile de communiquer. Ils ne parlaient pas le français, juste quelques bribes d’anglais. Elle a pu comprendre qu’ils arrivaient de Géorgie, chassés de fait par l’occupation russe, que le monsieur était gravement malade et qu’ils dormaient dans la rue. Avec obstination, elle a cherché et trouvé une interprète, une jeune femme tchétchène chassée de son pays pour les mêmes raisons. Elle a pu voir de près le manque criant de logements pour des gens qui ont pourtant le droit à être mis à l’abri. Ses heures d’appel au 115 lui ont montré l’impuissance des pouvoirs publics à remplir leurs missions. Elle a été étonnée de ce que des français, généreux au demeurant, voulaient bien accueillir des Ukrainiens, mais seulement des Ukrainiens, sans vouloir porter attention à d’autres personnes dans la même situation. Au bout de quelques jours, le couple a pu obtenir un studio et respirer un peu.