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ENTRAIDE EMPLOI, la permanence mensuelle Frat’ & ATDEC

05Apr2023

Le Service Emploi & Entreprises de l’ATDEC et les Œuvres Sociales de la Fraternité nantaise, « La Frat’ », acteur militant local historique de la solidarité, ont convenu de l’animation d’une permanence par un professionnel de l’emploi lors de la distribution de colis le premier mercredi de chaque mois.

Ce partenariat testé jusqu’à l’été est le fruit d’un triple constat :

  • Plusieurs secteurs d’activité de la métropole nantaise connaissent des difficultés de recrutement ;

  • la fréquentation des associations d’entraide alimentaire et vestimentaire augmente ;

  • L’afflux de publics précaires en termes linguistique, de mobilité ou de santé va croissant ;

  • le découpage de l’action publique est de nature à séparer l’aide sociale apportée aux personnes du soutien à la reprise d’emploi et donc les structures d’aide concernées.

Ces trois heures de présence au service des publics offrent la possibilité de discuter sans CV ni RDV d’opportunités d’emploi, de formation dans les secteurs qui recrutent (Transport, Service aux personnes, métiers verts, Numérique, BTP, Industrie, Restauration, etc…) et d’accéder aux offres de services dont l’accompagnement par la Maison de l’Emploi, la Mission Locale et le PLIE.

L’idée est d’aller vers les usagers de passage pour faciliter la reprise de confiance vis-à-vis de l’emploi et d’établir un contact dans une optique « s’informer, réfléchir, agir ».

Plus qu’une action délocalisée, il s’agit de créer des liens avec des personnes qui, par perte de confiance en elles (estime de soi amoindrie) ou d’énergie pour entreprendre une remise en route professionnelle, s’auto-censurent dans leurs démarches ou peuvent être parfois être bridées par leur propre communauté : cette précarité invisible vient s’ajouter aux traditionnels freins linguistique, mobilité, santé et numérique.

Pour peu qu’elles se sentent écoutées, les personnes s’expliquent ouvertement de ce déficit de confiance en elles, de défiance vis-à-vis de leur environnement ou tout simplement d’un état de désorientation, fruit du temps passé dans l’incertitude administrative et matérielle.

Cette précarité se traduit aussi par un rapport rétréci au temps, à l’espace, au travail, à l’apprentissage, à la société. Il se traduit par un affaiblissement des capacités à prendre une initiative, à tenir parole, à s’investir, à persévérer dans l’effort, à se ressaisir en cas d’échec, à se projeter sur l’agglomération ou à s’inscrire dans un délai de quelques semaines ou quelques mois et, plus simplement encore, à mener plusieurs recrutements de front.

Le risque de fragilisation semble accentué pour des populations extra-européennes peu scolarisées ou peu qualifiées arrivées depuis peu en France. Pour celles qui ont davantage d’antériorité, le degré d’ouverture du milieu familial ou extra-familial à la société française, pèsera : parfois, le déficit de codes culturels et économiques vient s’ajouter aux freins classiques. Les délais longs de l’accès à l’autorisation de travail peuvent entraîner la paralysie, l’attentisme et nourrir un renoncement à l’idée d’améliorer son sort avec l’emploi ou la formation.

A moyen terme, les locaux s’y prêtant, il est également envisagé d’associer des entreprises volontaires à cette modalité de rencontre inhabituelle. Ainsi donc, en refus à la fatalité, l’action d’Entraide Emploi ATDEC/Fraternité Nantaise vise à inviter les personnes fragilisées à retrouver le goût de l’avenir, à s’inscrire dans une trajectoire favorable décidée et construite, à prendre durablement attache avec les services à disposition, à espérer et à bâtir.

Emmanuel JUSSIAUX – Chargé de mission entreprises ATDEC

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