Ce partenariat testé jusqu’à l’été est le fruit d’un triple constat :
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Plusieurs secteurs d’activité de la métropole nantaise connaissent des difficultés de recrutement ;
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la fréquentation des associations d’entraide alimentaire et vestimentaire augmente ;
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L’afflux de publics précaires en termes linguistique, de mobilité ou de santé va croissant ;
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le découpage de l’action publique est de nature à séparer l’aide sociale apportée aux personnes du soutien à la reprise d’emploi et donc les structures d’aide concernées.
Ces trois heures de présence au service des publics offrent la possibilité de discuter sans CV ni RDV d’opportunités d’emploi, de formation dans les secteurs qui recrutent (Transport, Service aux personnes, métiers verts, Numérique, BTP, Industrie, Restauration, etc…) et d’accéder aux offres de services dont l’accompagnement par la Maison de l’Emploi, la Mission Locale et le PLIE.
L’idée est d’aller vers les usagers de passage pour faciliter la reprise de confiance vis-à-vis de l’emploi et d’établir un contact dans une optique « s’informer, réfléchir, agir ».
Plus qu’une action délocalisée, il s’agit de créer des liens avec des personnes qui, par perte de confiance en elles (estime de soi amoindrie) ou d’énergie pour entreprendre une remise en route professionnelle, s’auto-censurent dans leurs démarches ou peuvent être parfois être bridées par leur propre communauté : cette précarité invisible vient s’ajouter aux traditionnels freins linguistique, mobilité, santé et numérique.
Pour peu qu’elles se sentent écoutées, les personnes s’expliquent ouvertement de ce déficit de confiance en elles, de défiance vis-à-vis de leur environnement ou tout simplement d’un état de désorientation, fruit du temps passé dans l’incertitude administrative et matérielle.
Cette précarité se traduit aussi par un rapport rétréci au temps, à l’espace, au travail, à l’apprentissage, à la société. Il se traduit par un affaiblissement des capacités à prendre une initiative, à tenir parole, à s’investir, à persévérer dans l’effort, à se ressaisir en cas d’échec, à se projeter sur l’agglomération ou à s’inscrire dans un délai de quelques semaines ou quelques mois et, plus simplement encore, à mener plusieurs recrutements de front.